Libres et Conscients
Comment estimer la valeur de la prestation fournie ?
Cette responsabilité génère de la confusion. Certains se sentiront dépassés par la crainte de dévaloriser le travail de l’intervenante. D’autres s’imagineront à tort que, pour proposer des tarifs libres, l’intervenante n’a pas besoin de beaucoup d’argent…
Le prix auquel vous payez l’intervenante est un choix conscient. Un choix qui recherche l’équilibre entre l’implication de l’intervenante, entre ce que vous a apporté la visite, entre vos moyens financiers.
A ceux qui me diraient : « Ne craignez-vous pas d’être sous-payée ? », je réponds : « Avez-vous l’intention de me payer injustement ? »
Votre estimation peut dépendre :
Mais comment payer justement l’intervenante ?
- de vos revenus
- du prix référentiel proposé par d’autres organismes pour la même activité
- du plaisir que vous avez pris à assister à la visite ou à l’atelier,
- de la reconnaissance des charges qui seront à déduire (cotisations URSSAF, location de salle…) De chaque dons « bruts » sont déduits 22% de cotisations sociales. Pour 2 euros bruts, l’intervenante touche 1,56 euros en net ; 3,90 euros nets pour 5 euros bruts ; 15,60 euros nets pour 20 euros bruts.
- de la reconnaissance accordée aux besoins de l’intervenante (achat de matériel, etc.)
- du temps que vous a consacré l’intervenante,
- de sa qualité de présence.
- du travail de préparation effectué avant la visite (repérages sur le terrain, recherches.)
La participation financière est obligatoire.
L’origine de la démarche
Les vadrouilles (visites guidées et ateliers) sont proposées à prix libres et conscients.
Cette démarche vise à rendre équitable l’accès aux savoirs, aux découvertes culturelles qui nous enrichissent si profondément.
Un tarif fixe favorise la persistance d’inégalités. Que lit-on là ? Prestation identique, somme d’argent payée identique… comment cela pourrait-il être facteur d’inégalités ? Dès lors que nos ressources financières diffèrent, certains doivent se résigner : les tarifs exigés s’avèrent trop élevés. Rien que de très habituel, pourriez-vous me répondre. Néanmoins, les êtres humains ont besoin de s’instruire par différentes voies, de nourrir leur esprit par la curiosité et les explorations. Cela fait partie des besoins de l’être humain.
Pour qu’aussi peu de personnes que possible aient à renoncer à leurs envies, à leur enthousiasme et à leurs besoins de connaissances, j’ai choisi de me faire payer selon le principe d’une participation libre et consciente. La contribution monétaire des participant.e.s varie selon leurs possibilités. Cela permet à davantage de personnes d’assister aux activités, et par conséquent davantage d’égalité.
Cette approche oblige également à s’interroger sur la valeur qu’on accorde aux choses. A se demander : qu’est-ce que je paie ? Que puis-je payer ? Que dois-je payer ? Qu’est-ce que je veux payer ? Que m’a apporté cette personne (temps, matériel, frais engagés par elle) ? C’est aussi se demander : Qu’est-ce qui avait de la valeur pour moi durant ce moment et qu’est-ce qui n’en avait pas ? Qu’ai-je ressenti ? Comment puis-je exprimer ce vécu tout en respectant la personne face à moi ? L’argent donné reflète la satisfaction, le plaisir, la joie et les apprentissages retirés, ou au contraire l’ennui, la déception ou le désintérêt. Cet aspect est primordial. Cela devrait toujours importer. Nos émotions et nos inclinations forment notre identité.
Cette démarche invite donc à ajuster notre rapport à l’argent, à nous responsabiliser, à comprendre ce que nous échangeons réellement.
Participer aux vadrouilles induit un engagement réciproque : un contrat tacite de confiance.
Idéaliste ? Irréaliste ? Insolite ?…
… Alors pourquoi est-ce que cela fonctionne si bien ailleurs ?
S’il vous reste des questions à poser concernant les prix libres, contactez-moi par courriel… mais je n’aurai guère à ajouter…
Seule question qui restera sans réponse : « combien ? »